La méditation philosophale
Voila une pratique revenue au devant de la scène depuis quelques années maintenant. Le boom de la « Mindfullness » a contribué grandement à son retour. Dans cet article, je vais proposer une vision de ce que la méditation peut être. Dans ce domaine, il est impossible de dire qu'une méthode est meilleure qu'une autre. A vrai dire, je pense même que parler de « méthode » pour cette discipline est déjà une erreur. A chacun de se faire sa propre opinion basée sur l'expérience et non la spéculation.
Le pèlerinage :
La première chose à comprendre, c'est que nous sommes tous incarnés ici pour une bonne raison (même si cette dernière nous est imperceptible au départ). C'est au cours de notre travail intérieur qu'il nous sera possible de retrouver la trace de cette « raison » (je devrais plutôt parler du « sens » de notre existence). Il va donc y avoir un « trajet » à faire, une route à suivre. C'est alors que nous allons parler de « pèlerinage ». Le pèlerinage est pratiqué par des « pèlerins ». Les pèlerins sont ceux qui se « pèlent ». Ce sont ces marcheurs qui, au fur et à mesure du voyage, vont perdre leur surplus de bagages pour ne garder que l'essentiel (l'essence du ciel). Voila la vision de base qui animera la pratique de la « méditation philosophale ».
En effet, notre incarnation nous plonge dans les « ténèbres » (précisément dans le « monde matériel », lire mon article « le livre des rêve »). Comme l'ancien testament nous l'explique symboliquement, nous avons chuté du jardin d’Éden : « Ainsi, l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden pour qu'il cultive la terre d'où il avait été tiré » (La tentation et la chute, Genèse 3.1-24). Cette chute nous a symboliquement réduit à l'état de mortel, sale et blessé. Nous allons donc avoir un cheminement à faire pour nous « nettoyer » afin de retrouver notre « clarté » (la lumière). Ainsi, notre existence n'a qu'un seul but spirituel : « la purification ». Ce que je viens de décrire se trouve bien loin de la morale religieuse inventée par les êtres humains. Nous ne sommes pas des pêcheurs, et nous n'avons pas à culpabiliser d'être ce que nous sommes. Écartez donc toute considération morale (la morale possède son utilité au sein du monde créé par les hommes, mais elle n'a aucun sens du point de vue spirituel). Cette vision de la « chute de l'homme » est uniquement symbolique et poétique.
Ce pèlerinage va donc consister à se « purifier » en perdant ses vielles peaux sales et meurtries par la « chute » symbolique de l'homme. C'est une longue marche vers la lumière (notre retour en l'éternité).

La méditation :
Loin de la vision moderne qui gagne en popularité (et c'est tant mieux), la méditation selon les anciennes traditions spirituelles se pratique complètement différemment. Certes, il existe des « techniques » et des « méthodes », mais la source de cette pratique ne s'encombre pas de tout ceci. Méditer, c'est laisser une force qui nous dépasse entrer en nous pour nous « purifier ». En réalité, nous ne faisons rien. Nous ne sommes que le « contemplateur » de cette force. Les « méthodes » nous enseignent comment favoriser cet état, mais le fond de l'exercice est hors de notre contrôle. P.Genest me répétait souvent : « On ne médite pas, on est médité ». Tout est dans cette phrase...
Ce qui est important, c'est de trouver ce qui nous met dans cet « état » propice à la méditation. Peu importe la « technique », ce qui compte est cet « état ». Il va calmer notre agitation quotidienne pour nous faire pénétrer doucement dans notre « monde intérieur ». L'exercice commence à ce moment précis où notre conscience porte son « attention » (du latin « attentio » décrivant la tension de l'esprit vers quelque chose) sur notre intériorité. Il vous suffit juste de vous installer confortablement, de fermer les yeux, et de « laisser se passer ce qui se passe ». Vous n'avez rien à faire de plus (le reste dépend de l'invisible).

Je vais vous donner une « astuce » qui favorisera doucement la venue de cet « état ». Pour ce faire, il faudra consacrer du temps à vous-même (je le précise car ce n'est pas un réflexe pour tout le monde) ! Partez vous promener seul (j’insiste sur le fait d'être seul) dans un endroit calme et que vous appréciez. Promenez-vous simplement, tranquillement et laissez-vous « inspirer » par les lieux. Une fois que vous vous sentez bien, détendu et relaxé (et pas avant !), portez votre attention sur votre environnement (avec l'idée d'attraper chaque son et chose qui s'y passe). Cela a pour objectif de vous faire revenir à ce qui se passe ici et maintenant. Si cette étape n'est pas encore confortable, continuez à la pratiquer. Une fois revenu au présent, relâché et attentif, asseyez-vous quelque part (sans perdre cet état). Voila maintenant le passage crucial. Fermez vos yeux, et avec la finesse du cuisinier sortant son plat du four pour le mettre dans l'assiette, vous allez transvaser l'attention que vous portiez à l'extérieur (l’environnement) à l'intérieur (en vous). Une fois cela fait (en gardant les yeux fermés) laissez reposer, l’éternel viendra déguster ce moment avec vous...
Dans ce silence, une voie qui n'est pas nôtre se lève pour parler.
Dans ce silence, un amour n'étant pas nôtre se révèle pour nous emporter.
Il n'y a pas de vide ni de plein, juste des mouvements en provenance du Divin.
Quand tout semble perdu et dépourvu de sens ;
Quand tout semble être mort et matière sans substance ;
Un souffle te caressera, et te rendant ivre te murmurera :
« laisse mes anges toucher ton cœur, laisse-les te soulager de ton labeur ».
Et quand ces mots auront résonnés, il n'y aura plus d'obscurité.
G.Attewell
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