Le mystère de la crèche
Noël est une fête que j'aime beaucoup. Je l'attend chaque année avec impatience car elle me réchauffe le cœur ! C'est ce moment ou l'on retourne au « foyer », à la famille, à la source des choses. C'est ce moment ou la Nature nous invite à nous tourner plus vers l'intérieur des choses. Puis, Noël est aussi une tradition, et j'adore les traditions pour ce qu'elles apportent de chaleureux et de bon. Mais je n'aime pas les traditions juste pour cela ! Je les aime aussi car elles nous cachent souvent des mystères ésotériques que nous ne soupçonnons plus ! Et justement, en voilà un mystère que celui du de la crèche...

Adoration des bergers - Charles Le Brun
Avant propos :
Replantons néanmoins un décor de base avant d'aller plus loin dans cet article. Peut-être ne le savez vous pas déjà, mais la fête de Noël est bien entendu une assimilation chrétienne de traditions antérieures. En premier, nous parlons là de la fête Romaine dédiée au « Sol Invictus », c'est-à-dire la fête du « soleil invaincu ». Au jour du solstice d'hiver, les romains fêtaient la « dies natalis solis invicti » (la naissance du soleil invaincu), soit le retour de la lumière, ce moment ou le soleil renaît (ou les jours recommencent à se rallonger, etc).
Nous trouvons aussi une fête importante et de même nature chez les peuples nordiques. Elle se nomme « Yule » et se célèbre aussi au solstice d'hiver. C'est cet instant de l'année ou Heimdall (le gardien de « Bifröst », pont qui sépare le monde des Dieux du monde des humains) suivit des Ases, vient rendre visites aux enfants des Rois (Jarl). Cette délégation divine visite chaque foyer pour récompenser ceux ayant grandit comme il se doit (en y laissant un cadeau dans les chaussettes des enfants) ! Ceux qui n'avaient pas bien été « sage », et qui avaient mal agit, trouvaient leur chaussettes remplies de cendre !
Yule (Jul) est aussi un moment ou la barrière entre les Dieux (Ases) et les hommes est ouverte (grâce à Heimdall, celui qui trône au pôle Nord, gardant le « chemin scintillant »). Alors, on raconte qu'à cette période de l'année, les hommes et les Dieux partagent des repas, se racontent des histoires en festoyant et en chantant ensemble. Les Chrétiens ont donc récupérés ces traditions, et les ont assimilés à leur religion et aux mœurs de l'occident.

Heimdall, gardien du Bifröst
Le Christ et Jésus :
Avant même de savoir qui est le « sauveur » des Chrétiens. Il faut savoir ce que son nom veut dire, et quel est son rôle ésotérique. Disons tout de suite que l'idée de faire naître une force qui sauve n'est pas d'origine Chrétienne. Je pense alors au Sol Invictus, divinité solaire de nature « Appolinienne » (dieu Apollon), que nous avons déjà mentionnée (et dont sa naissance était, comme nous l'avons partiellement expliqué, célébrée historiquement le 25 décembre).
Dans cette période du solstice d'hiver, nous endurons les nuits les plus longues de l'année. Nos ancêtres avaient cherché à marquer d'une date précise (qui peut varier) celle qui était précisément la plus longue (on parlera souvent de la nuit du 21 au 22 décembre pour les traditions celtico-nordiques, et pour les traditions latino-hellèniques on notera celle du 24 au 25 décembre). Dans ce « creux » sombre et hivernal va naître le retour de la lumière, et c'est bien là que Jésus va apparaître.
Le prénom du fils de Dieu trouve sa racine dans l'hébreu « Yeshoua », et qui s'écrit :

On notera que ce nom (s'écrivant de la droite vers la gauche) est composé des lettres : « Yod (qu'on prononcera « Yé »), Shin (qu'on prononcera « ch »), Vav (qu'on prononcera « ou »), et Ayin (qu'on prononcera « a ») ». On pourra aussi remarquer une étrange curiosité faisant que le nom du fils de Dieu possède 7 épis coïncidant « bizarrement » avec les 7 lumières de la Menorah (le chandelier dont nous parle le livre de l'Exode, et qui symbolise la présence de Dieu qui éclaire les ténèbres). Nous parlons là des 7 marches (de la dualité) remontant vers l'unité. Voici déjà un premier point bien important et qui laisse à réfléchir, n'est-ce pas ? Nous nous tenons là bien loin des interprétations superficielles (et cet article n'est qu'une piste...) !
Yeshoua de son « vrai » nom est un porteur incarné de la lumière divine : « le Christ ». Car oui, le Christ est en réalité ce qui permet de faire jaillir la lumière divine en l'être, et dans le monde. Le Christ est cette transparence qui n’obstrue pas le passage de la lumière (donc de l'amour spirituel). Ainsi, le Christ est étymologiquement l'oint avec laquelle Dieu va oindre l'être. Celui qui est « bénit par le Christ » reçoit en fait une onction divine salvatrice ayant pour but de purifier l'homme de ses pêchés. Nous parlons là, ni plus ni moins, d'un rituel mystique de purification de l'ego. Mais ne digressons pas trop sur les vieux rituels de mystique Chrétienne, et revenons à notre sujet de base !
La grotte de la tradition paléochrétienne :
L’Évangile selon Saint-Luc nous raconte que Jésus est né dans une étable, mais la légende voudrait qu'il soit né dans une grotte. Je souscris personnellement à la symbolique de cette légende qui nous renseigne sur un point important. En effet, la grotte est un espace « creusé » à l'intérieur de la terre (tel le « creuset » de l'Alchimiste à l'intérieur duquel on va donner naissance à la Pierre Philosophale, la pierre qui donne la transparence). Ainsi, le Christ s'incarne dans l'être, à l'intérieur de la terre, à l'intérieur de lui-même. Nous avons là un sens symbolique « profond », qui nous demande de nous tourner vers notre intériorité.
A l'intérieur de cette grotte va donc naître l'enfant Jésus qu'on place au centre (car il est le cœur de la symbolique de la nativité). Traditionnellement, en plus de l'enfant divin, nous trouverons les personnages suivant : « Marie, Joseph, les Bergers, les Anges, l'âne et le bœuf, et les Rois Mages qui eux arrivent au moment de l’Épiphanie ». Mais qu'est-ce que tout cela veut dire ?
Des protagonistes symboliques :
La Vierge Marie est le principe maternel (et matriciel). Elle va fabriquer en elle l'être qui va s'incarner avec le Christ en lui (avec la lumière en lui). Nous somme là dans la symbolique du féminin sacré (et je ne parle pas des théories « new-age » qui circulent là-dessus). Le prénom Marie provient de l'hébreu « Myriam » - la princesse de la mer (je vous laisse méditer là-dessus...). Nous avons ensuite Joseph, le père « adoptif » (si j'ose dire) de Jésus. Il est présenté comme un Charpentier, mais il va falloir entendre cela autrement. Le terme grec exact est « Tekton », terme qui ne trouve pas vraiment de traduction exact en français. Il sera plus juste selon moi de qualifier Joseph de « bâtisseur » (donc un homme sage travaillant sur les grands édifices).
Nous avons donc déjà deux personnages important. Le premier, la Vierge Marie, est celui qui fabrique, à l’intérieur la matière, ce qui va pouvoir faire apparaître l'enfant divin ; et le second, Joseph le bâtisseur, qui peut se voir comme étant celui va accueillir et permettre au nouveau né de se construire (tout cela mériterait un développement plus large, mais je ne peu le faire dans un seul article, vous m'en excuserez) ! Mais nous parlons là d'un enfant sacré, divin, qui deviendra un édifice spirituel ; et il faut un vrai bâtisseur tel que Joseph, connaissant donc la géométrie sacrée et tout les mystères des constructions de Nature, pour « élever » un enfant tel que Jésus.
Bien évidement, Jésus se voit être entouré d'anges et de bergers. Pourquoi ? Et bien parce que ce qu'il représente se loge entre le ciel et la terre, entre la condition spirituelle et matérielle. Les bergers nous indiquent que le chemin christique se passe sur terre, parmi les hommes, dans l'incarnation (car c'est dans le « labor » qu'on « retrouvera » l'éveil). Et les anges nous indiquent que cette voie provient du ciel, et qu'elle doit nous permettre de le rejoindre, de retrouver le chemin du « royaume des cieux » (le royaume céleste, spirituel).

La nativité
Cette route initiatique prend place dans une période que les Romains nommaient : « les saturnales », c'est-à-dire une période de fête hivernales (comme nous l'avons dit) en hommage au dieu Saturne (le créateur de la dualité « espace/temps »). C'est donc dans cette période que la nativité a lieu, n'est-ce pas là encore un moyen de nous renseigner sur la nature profondément mystique de cet événement ? L'enfant divin naît au moment ou l'on célèbre la force qui crée l'univers, la dualité ; cette même force qui aussi reprend ce qu'elle crée pour faire retour en l'éternité. Jésus naît donc avec un niveau de conscience qui touche le « haut du ciel », « Binah » dans l'arbre des sephiroth (la sephirah qui nous éclaire sur les origines de l'univers).
Nous devons comprendre alors que Yeshoua possède déjà les 7 lumières qui éclairent les mondes de la dualité. Il maîtrise les lois de la Nature parce qu'il s'y soumet, parce qu'il les « Connaît » de part son haut niveau d'élévation spirituel. Il n'est dès lors pas impossible de faire des miracles dans la matière !
L'âne et le bœuf :
Dans le texte apocryphe : « l’Évangile du pseudo-Matthieu », nous allons trouver des renseignements symboliques important, et qui vont nous permettre de nous mettre sur des pistes de compréhensions de ce que représente nos deux animaux : « Le troisième jour de la naissance du Seigneur, la bienheureuse Marie sortit de la caverne, et elle entra dans une étable, et elle mit l'enfant dans la crèche, et le bœuf et l'âne l'adoraient. Alors fut accompli ce qui avait été dit par le prophète Isaïe :« Le bœuf connaît son maître, et l'âne la crèche de son Seigneur ». Ces deux animaux, l'ayant au milieu d'eux l'adoraient sans cesse. Alors fut accompli également ce qu'avait dit le prophète Kabame : « Tu seras connu au milieu de deux animaux » Et Joseph et Marie demeurèrent trois jours dans cet endroit avec l'enfant » (Évangile du pseudo-Matthieu, ou : « Histoire de la nativité de Marie et de l'enfance du sauveur », chapitre IV).
Dans les anciennes traditions, le bœuf est objet d’idolâtrie (le veaux d'or, etc), c'est un animal sacré. Mais c'est aussi l'animal qui symbolise le travail, le « labor ». Il nous renvois aussi au signe du taureau qui est le « second souffle » du printemps, le moment ou l'on travail la terre (comme il l'a été demandé par Dieu à Adam...). Ce dernier est sensé « souffler » sur la tête de Jésus (pour le réchauffer). Nous pouvons alors dire que ce souffle gorgé de l’énergie du taureau est destiné à éveiller l'Esprit !
Puis, nous avons l'âne qui lui est sensé souffler sur les pied de Jésus, c'est-à-dire sur sa partie terrestre. L'âne, pour nos ancêtres, est considéré comme malin, intelligent, et capable de discernement. Ainsi, son souffle réchauffant lui aussi l'enfant, est destiné à accompagner l'être en devenir, à l'aider à discerner ce qui est bon et mauvais sur son chemin initiatique. L'enfant Jésus se verra devenir un être malin, intelligent, discriminant (au sens premier du mot, et non au sens connoté), mais toujours juste car discernant les choses afin de préserver l'équilibre (il existe aussi une symbolique alchimique que Fulcanelli nous racontera afin de nous mettre sur la bonne piste de « l'antimoine », mais je préfère rester volontairement dans une interprétation mystique dans ce travail).
Je ne parlerais pas tout de suite des Rois Mages dans cet article, je vous réserve ça pour l’Épiphanie !

Icône orthodoxe grecque-byzantine traditionnelle (voilà par ailleurs une vraie symbolique complète de ce que doit évoquer la nativité)
Ainsi, loin des visions étriquées et dogmatiques de la religion Chrétienne, je tente de vous faire découvrir ce qui pour moi est la vraie tradition Christique (et je parle d'une époque ou le mot religion n'existait pas). De la même façon que l’Islam fut, et est encore, galvaudée par les puissants ; le Christianisme l'a aussi été (et l'est encore et toujours aussi). Mon souhait est de vous faire voir que la culture dans laquelle nous vivons s'ancre dans des racines profondément spirituelles à la base (et je n'ai pas dit que cela était parfait). Il est grand temps de renouer avec cela !
Il n'y a pas besoin de se reconnaître dans une religion pour être spirituel, il suffit simplement de tourner son esprit vers ces choses merveilleuses, ces symboles magiques, ces récits mystiques, etc. Il faut donc entrer en soi et étudier ce qu'il s'y passe (et voir quelle « voie » s'ouvre à nous). Le vrai temple de la Connaissance est en notre cœur, la matière n'en est qu'un reflet. Joyeuses fêtes à tous, et que ce Noël vous soit pour tous rempli de Magie et d'Amour !
G.Attewell
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