Ce qui ne peut être qu'expérience
Cela fait bien longtemps que je n'avais pas pris ma plume pour rédiger un article, et sincèrement, cela me manquait beaucoup. J'aime écrire, j'aime déposer des mots sur une page blanche, et voir dessiner ce qui sera un moyen de vous parler à tous. Du coup, reprenons cette habitude qui je l'espère vous aura autant manquez qu'à moi ! Je ne sais pas si on lit encore beaucoup dans ce monde actuel, mais je pense que l'écrit reste encore important, et il doit être conservé comme un mode puissant de transmission (et nos ancêtres le savaient).
Avant de plonger dans ce que je veux vous écrire, je tiens à dire que je n'aime pas du tout la nouvelle manière de mettre en page ce blog (les polices de caractères sont inexistantes, c'est pauvre en options, et moche selon moi). Mais bon, on va faire avec ! Le principal étant de toujours pouvoirs "bloguer" (comme on dit aujourd'hui) ! Sur ce, allons-y.
Vous êtes beaucoup à m'écrire pour me demander de rendre intelligible l'unité. Vous me demandez comment l'expliquer, comment en parler, etc. Et je me vois bien incapable de le faire pour une raison simple : ça n'est pas possible d'expliquer l'unité. J'entends votre demande, et je ne peux y répondre. C'est assez frustrant, mais c'est malgré tout une fatalité à laquelle je me suis habitué avec le temps.
Atziluth, le monde de l'un :
Nous pouvons dire qu'il existe un monde dit "unitaire". Nous pouvons dire qu'il est accessible à l'être humain puisque sa conscience y réside. Mais nous ne pouvons décrire ce qu'il est, comment il est, son goût, sa saveur, sa réalité, etc. On peut toutefois en parler avec poésie, qui reste le seul et unique moyen à mon sens de rendre la chose "entendable, recevable". Mais on ne pourra jamais modéliser l'unité pour en faire un schéma. Ça ne marche pas, et il faut s'y résoudre.
J'ai cherché des moyens suffisant pour au moins en parler, pour tenter d'insuffler un début de goût, mais même là, je me sens bien désemparé car ça ne transcrit pas ce qu'est la réalité de l'unité. J'ai du admettre que c'était impossible (comme me le disait Jean Dubuis, mais aussi Philippe Genest et Jacqueline Chambron). Tous mes maîtres me l'ont toujours dit. Pourquoi voudrais-je décrire, définir l'inexplicable ? Pourquoi m'entêter ? Ils avaient raison, et il m'aura fallu un peu plus d'expérience pour comprendre leurs paroles.
En Qabal, Atziluth (l'unité) est le premier monde créé par l’Ain Soph (la lumière originelle, Dieu). C'est le monde des émanations, des archétypes, de là ou tout ce qui va se manifester apparaît en puissance, en énergie pure. Les vie émane, elle est pure conscience. C'est là que nous naissons en tant que conscience, notre âme émane en l'unité. On ne peut pas vraiment dire grand chose de plus pertinent, si ce n'est d'inviter tout à chacun à méditer pour retrouver l'accès à l'unité. Aussi, c'est pour cela que je vous incite à "faire", c'est-à-dire à pratiquer une voie qui vous amènera en haut de la montagne (en haut de l'arbre de vie).
Distiller le goût de l'unité :
Ce qui en revanche ne me semble pas idiot, c'est de parler même avec imperfection, du fait qu'il existe un "royaume des cieux", un royaume de la conscience pure. Je pense que si on ne peut décrire l'expérience de l'unité, on peut en tout les cas partager les voies qui y mènent. C'est en cela que je dis qu'il est bon de parler de l'unité. L'idée est de permettre à tous de découvrir quel sera le bon chemin pour lui, la bonne route à suivre. Les voies initiatiques sont là pour ça, et notre manière de les emprunter sera singulière.
En parlant sans trahir l'expérience de l'unité (que Jean Dubuis nommait aussi expérience de l'éternité), on distille un parfum, une saveur d'infinie qui enivre et aspire les cœurs amoureux du divin, et prêt à embarquer pour ce grand voyage. C'est cela qui est important ! Le montagne n'attend que d'être gravit, encore faut-il savoir qu'elle existe, et que les monts brumeux (qu'on peut comparer symboliquement aux Hithaeglir) qu'elle possède sont accessibles !
Si on ne sait pas mentalement expliquer ce que cachent les sommets, ce n'est pas parce que ces derniers désire nous tenir à l’écart de leurs hauteurs, mais c'est simplement parce que le langage de la terre n'est pas fait pour parler de ce qui est hors de l'espace et du temps. Ainsi, on ne peut qu'être approximatif, maladroit et imparfait lorsque l'on évoque l'unité et ce qu'il s'y passe. Le seul moyen qui s'offre à nous, et qui permet de percer les mystères des hauteurs, c'est de suivre une voie d'éveil de la conscience (ou voie initiatique). Sans cela, si nous ne sommes pas choisis par la grâce pour être illuminé (ce que j'aime appeler la "loterie divine"), nous ne parviendrons pas à découvrir le haut de la montagne, l'unité.
En conclusion, et sans décourager qui que ce soit, il faut "faire", encore et toujours "faire". Il faut prendre une route, avancer, tester, trébucher, se relever et continuer, tout cela inlassablement. En suivant un vrai chemin d'éveil, et à terme de celui-ci, nous serons absorbés par ce monde divin qu'est Atziluth, l'unité. On peut alors comparer cela à la réintégration de Martinès De Pasqually. Bonne route à tous !
G.Attewell