La cité de la Nature
La politique ! Mon dieu ! Quel mot abject de nos jours ! Quelle horreur ! On ne veut pas en entendre parler, on tient cela le plus loin possible de nous ! Et pourtant, la politique possède un lien plus qu'étroit avec la spiritualité. Eh oui mes amis ! Et vous savez quoi ? On va en parler ! On va surtout dépassionner la chose pour que vous puissiez comprendre tout cela sereinement.

Un peu de sources étymologiques :
Le mot « politique » (du latin « politicus ») nous vient du grec ancien « polítēs » qui veut dire « citoyen », auquel on ajoutera le suffixe « ikós » (servant donc à former un adjectif qualificatif, formule que nous utilisons toujours en Français actuel). Cela nous donne donc « politikós », donc « politique », et nous parlons là de la vie du citoyen, bien entendu au sein de la cité (et cette dernière, pour les anciens, est bien différente de la nôtre actuelle).
Ce qui est important ici, c'est de comprendre que l'origine du mot nous ramène à la condition de citoyen, de celui qui vit dans la cité. La source même de la politique s'intéresse donc au citoyen, et donc par cela, du groupe social ; et non pas juste de la cité indépendamment des humains qui vivent dedans. Ce n'est donc pas une idéologie qui se fiche de savoir si les citoyens sont concernés ou non, c'est une Philosophie de la vie visant à permettre l'épanouissement de tous au sein de la cité qui elle, se doit d'être au plus proche de l'harmonie, en respectant l'ordre du cosmos. Vous comprendrez donc que de nos jours, nous sommes bien loin de tout ceci...
Voilà ce qu'est la véritable politique ! A la base, ce n'est pas un truc chiant géré par des escrocs ! C'est une science et un art philosophique et spirituel, permettant d'établir une harmonie dans la vie de la cité, du pays, etc (bref, au sein du groupe social). Ainsi, vous vous rendrez compte qu'encore une fois, la politique a été galvaudée, comme tout l'est actuellement. Donc, redorer le blason de la politique, c'est aussi vous permettre de mieux la comprendre, avec un autre regard (plus originel d'ailleurs) ; et cela vous permettra de comprendre son importance, ainsi que votre rôle au sein de celle-ci (car oui, vous en avez tous un).
A l'image de la Nature :
Pensons comme la Nature le fait, et tel qu'elle ordonne les choses. Aussi, l'organisation sociale est comme l'ordre biologique de notre corps humain. Notre organisme fonctionne grâce à nos cellules qui toutes jouent leur rôle du mieux qu'elles le peuvent pour nous maintenir en vie. La cité fonctionne pareil ! Nous, les citoyens de la cité, sommes des cellules qui faisons de notre mieux pour faire fonctionner la vie en société (la vie de la cité). Dans cette métaphore, les humains sont les cellules, et la cité l'organisme. Et si tout cela fonctionne bien, l'homéostasie est présente, et la vie peut donc s'épanouir.
Continuons. Si une cellule suit un destin égotique, nombriliste, et qu'elle dégénère au sens biologique du terme, elle produit alors du désordre. Si de nombreuses cellules font cela, notre organisme cherchera à gérer le problème pour retrouver l'équilibre. Si trop de cellules suivent ce destin dégénérescent, l'organisme se détruit à petit feu, et il devient pour lui très difficile de gérer le problème ; à ce stade, la mort est souvent la solution la plus viable pour le vivant, car le problème est trop installé, et pratiquement impossible à régler, il vaut alors mieux laisser disparaître ce qui est trop dysfonctionnel. C'est dur, mais c'est la loi du vivant, c'est la loi de Nature.
Il en est de même pour les sociétés humaines, elles fonctionnent à l'image de notre organisme. Mais qu'est-ce que la politique vient donc faire là-dedans ? Et bien elle se positionne comme un système nerveux central qui gère tout le système, tout l'organisme, toute la société. Nous pouvons voir les choses de cette façon. Nous allons donc en avoir besoin, et devons faire en sorte qu'elle soit au service du vivant, de l'équilibre ! Désormais, vous comprenez probablement mieux pourquoi !

Encore une histoire de cycle :
Dans « La République » de Platon (texte que tous devraient lire), on découvre ce que les Philosophes nomment : « Anacyclose » ; c'est-à-dire le cycle de la vie de la cité (de la société humaine). En gros, dans la vie de la société humaine, nous voyons se dérouler plusieurs régimes qui se suivent successivement, dans un ordre précis (le tout est décrit dans le livre VIII, pour les curieux).
Platon définit l'aristocratie comme étant le régime le plus adapté car offrant le pouvoir aux meilleurs d'entre nous. Comprenons bien, le meilleur pour Platon est ce qui est le plus accompli, dans le respect de l'ordre du cosmos (et les meilleurs n'appartiennent pas à une couche sociale spécifique, on les trouve partout, dans toute la société). Donc ici, le sens du mot meilleur n'a rien à voir avec l'acception que nous en avons aujourd'hui. Disons que le meilleur, au sens Platonicien, implique que la personne est vertueuse (et la vertu pour les anciens, ce n'est pas juste être bon intellectuellement, avoir fait une grande école, être performant, etc ; c'est bien plus profond, spirituel, et complexe). Citons Wikipédia qui pour le coup explique bien la chose : « Le terme aristocratie vient des racines grecques aristoi (άριστοι), les meilleurs, et kratos (κράτος), pouvoir, autorité, gouvernement. À partir de la Révolution Française, aristocratie a été employé à tort pour désigner la noblesse exclusivement, ce qui lui a fait perdre son sens plus général, surtout en français ». Les choses doivent probablement être plus claires maintenant !
Dès que la corruption va commencer, la cité va alors tomber malade, et doucement elle va dégénérer, pour enfin mourir et renaître à nouveau. Car l'anacyclose tient compte de la grande loi des cycles. Ainsi, la cité va se dégrader en quatre phases qui sont :
La timarchie : c'est le gouvernement par ceux qui recherchent ce qui a du prix, de la valeur.
L'oligarchie : c'est le gouvernement par un petit groupe de personnes qui forme une classe dominante.
La démocratie : c'est le gouvernement par la « foule » qui vote (à savoir que pour Platon, la foule est en réalité la populace non instruite, abêtie, inculte, et donc incapable de gouverner convenablement ; ce qui est l'inverse du peuple aristocratique, celui-ci étant érudit, intelligent, etc.).
La tyrannie : c'est le gouvernement par un tyran disposant d’un pouvoir absolu (souvent après s'en être emparé de façon illégitime).
Bien entendu, l'évolution des humains rend mouvante l'expression de ces régimes, néanmoins, les grandes lignes restent les mêmes. Donc, la dégradation de la cité suit ces quatre phases, pour enfin à terme mourir et se renouveler. En se basant sur cela, quelle pourrait bien être la cité idéale ?
La société idéale :
Et bien il faut se l'avouer, la société idéale n'existe pas ; car tout suit toujours la grande loi des cycles. Seulement, notre compréhension de la chose devrait nous permettre de faire en sorte que la décadence des sociétés soit moins douloureuse, moins difficile, et surtout plus consciente ! Cela nous pouvons l'espérer, et pour ce faire, il faut que l'humain évolue, ce qu'il tend à faire aujourd'hui malgré les obstacles qu'on dresse devant lui pour l'en empêcher. Nous pouvons donc espérer un avenir lumineux, je le pense sincèrement.

Pour Platon, le régime politique idéal est l'aristocratie, où le savoir et la raison dominent (et là encore, « savoir » et « raison » ont un sens platonicien bien spécifique, qui ne correspond pas au sens courant actuel). Tous les autres régimes (timarchie, oligarchie, démocratie, tyrannie) sont le fruit de la décadence et du désordre. Nous pouvons concevoir l'aristocratie en se basant sur Platon, mais aussi en la revisitant à l'aune de notre progression spirituelle, Philosophique, etc. C'est-à-dire qu'il est possible de concevoir que, dans un peuple éduqué, intelligent, instruit, au sein duquel tout le monde cherche à devenir meilleur (etc.), on détermine par consensus populaire (via un R.I.C par exemple) qui sont les meilleurs (au sens platonicien) pour non pas nous gouverner, mais pour veiller au bon fonctionnement de la cité afin que tous puissions vivre heureux.
Il faut bien entrevoir ici que la gouvernance, dans l'aristocratie telle que je la conçois, et telle que je pense qu'elle était conçue par Platon, n'implique pas de gouvernance visant à soumettre le peuple, le dominer, etc (car cette volonté est sataniste, et signifie alors que la décadence est entamée). Bien au contraire, elle vise à véritablement préserver l'équilibre de la société pour que tout le monde s'y sente bien !
L'équilibre en croix :
En effet, dans cette aristocratie, l'équilibre de la société repose sur une harmonie en croix où l'axe vertical représente la hiérarchisation d'efficience ; ce qui n'implique pas de cultiver le culte du statut social, du dominant, etc ; mais bel et bien du plus efficient. Rappelons alors que ce mot vient du verbe latin « efficere » qui se traduit par « réaliser » ! Nous parlons là d'une échelle de réalisation, qui donc tient compte du niveau de réalisation naturel des choses, et non des volontés d'être le plus beau, le plus riche, le plus puissants, etc (comme ce dont nous bassine le développement personnel). Cette verticalité ne repose pas sur l’ego et son culte, mais sur la réalité de l'être, de sa vraie nature (qui bien sûr évolue justement en efficience grâce au travail intérieur et extérieur de l'être, et cela est pris en compte).
Nous avons aussi un axe horizontal permettant la mise à niveau en toute chose, de toute chose, permettant l’interconnexion de tout. Les élus, gardiens du bon fonctionnement de la cité, ne sont donc pas extraits de la vie de la société. Ils vivent comme les autres, auprès de tous, dans la réalité de la société, et non déconnectés d'elle. Cet axe horizontal permet aussi de comprendre que nous sommes tous importants, et que nos activités contribuent (à toutes les échelles) à épanouir la vie de la cité (ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui).

Le monde de demain arrive, mais nous allons d'abord devoir subir probablement la tyrannie, qui finalement a déjà commencé depuis un moment (et l’instauration du nouvel ordre mondial marquera l’apogée de celle-ci, ce qui voudra dire que nous serons arrivés au bout de nos peines ; cela est pour bientôt). Les choses pourront se passer plus ou moins douloureusement en fonction de notre capacité à tous à pendre conscience de ce qui nous arrive. Plus les consciences s'éveillent, moins la douleur sera grande, et plus nous pourrons faire émerger facilement un nouveau cycle (un nouvel âge d'or) qui de toute façon arrivera de gré ou de force, car on ne peut pas empêcher la Nature de suivre ses cycles.
G.Attewell
Liens des images:
- https://www.itl.cat/wallview/iiTTiRh_fantasy-city-wallpaper-1080p-elven-castle-lord-of/
- https://www.lepoint.fr/philosophie/le-bonheur-selon-platon-18-05-2016-2040131_3963.php
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